
Le Freestyle Foot consiste à faire des gestes avec un ballon. Cette simple phrase pourrait suffire à définir notre pratique car en soi, il suffit d’avoir un ballon et d’essayer des figures avec.
Il n’y a pas de figures imposées, chacun est libre de construire son panel de gestes et d’en créer. C’est même l’ADN de la pratique. Pourtant, il y a quand même des bases communes que les pratiquants savent faire. Il est préférable quand on commence de reproduire des gestes de base. On peut retrouver des tutoriels sur internet. On a tous commencé ainsi.
Beaucoup d’entre nous, ont commencé ce sport car cette liberté qu’offrait le freestyle nous séduisait. En opposition avec le football à 11, où on pouvait se sentir limité par les règles.
Seul, avec son ballon, on essaye de reproduire ce qui nous parait impossible au départ. Et on développe au fur et à mesure, une relation avec son ballon, avec la discipline. Et on apprend sur soi. Certains développent même un style à part entière, qui se démarquent. On apprend à être auto-discipliné car il faut avancer seul, même si les entrainements en groupe et l’aspect communautaire joue un rôle important aussi.
La pratique du freestyle est dissocié du football car les figures qu’on apprend ne serviront très probablement pas sur un terrain et ce n’est pas le but. Certains voient même la dimension plus artistique du freestyle où ils s’inspirent d’autres disciplines comme du cirque, de la danse pour en faire des spectacles. D’autres y voient un côté plus athlétique, c’est pour cela que nous sommes à la croisée du sport et de l’art.
Mais nous sommes aussi associé au football car bien souvent les freestylers sont sollicités lors des évènements de football. Et surtout nous utilisons un ballon de football ! Même si depuis le temps, des ballons typiques de freestyle ont été créés : ils restent, néanmoins des ballons de foot avec quelques spécificités minimes.
Pour parler de l’origine du freestyle, il faut en évoquer plusieurs :
- Enrico Rastelli, jongleur d’origine italienne, dans les années 1920 réalisait déjà des gestes qui sont largement utilisées par les freestylers. Surtout des figures réalisées avec le haut du corps qu’on appelle dans notre jargon le Upper. Francis Brunn, de la même façon, a aussi créé des gestes que les freestylers utilisent. Mais ces deux jongleurs ne sont pas à l’origine du freestyle, on peut les voir comme des jongleurs hors-pair dont les freestylers plus tard se sont inspirés surement.
- Le point de départ vient peut-être plus du football. Diego Maradonna était déjà considéré comme la légende qui amusait le public lors de ces échauffements d’avant-match (comme dans cette vidéo) avec du jonglage. Il est même (vraisemblablement) le premier footballeur a avoir réalisé le tour du monde – même si ce geste était déjà connu des circassiens.
- Mais la vraie tournure, fut le début des années 2000. Des personnes inconnus du grand public commencèrent dans leur coin de faire des gestes aux quatre coins du monde. Sans que la discipline, ni que la communauté du freestyle football éxiste. La vidéo qui a fait le plus de sensations était la vidéo du néerlandais Touzani en 2004. Toute une génération de freestylers ont commencé le freestyle grâce à cette vidéo. Les pubs Nike comme la série Joga Bonito ont aussi contribuer à l’essor des freestylers.
- C’est en 2006 que les prémisses de la communauté ont vu le jour. Grâce à Youtube, les freestylers pouvaient poster leurs vidéos et des forums étaient créés pour partager et discuter. Les compétitions ont commencé à naitre par ci, par là. Et des meetings (rassemblements) de freestylers étaient organisés où les passionnés du monde entier se réunissaient. Il n’y avait pas de recensement à l’époque mais nous y étions pas plus de 1000 freestylers au monde. Cela restait une toute petite communauté.
- En 2007, furent organisés les premiers championnats de France à Royan. Et en 2008, les premiers championnats du monde Red Bull Street Style 2008 que le français Séan Garnier, a remporté.
- Les marques ont ensuite commencé à s’intéresser à la discipline. Les freestylers ont commencé à se regrouper et à se structurer via la communauté. Ils ont aussi commencé à se professionnaliser en travaillant des shows et spectacles.
- Le dernier tournant a été pris en 2014 et ses environs avec l’apparition de la plateforme Instagram qui est devenu la plateforme principale de la communauté. Le format de vidéos courts était parfait pour que les freestylers partagent leurs clips d’entrainement. Et depuis certains freestylers ont réussi à devenir célèbre via les réseaux.
Notre objectif est avant tout de développer la communauté et la structurer. Car les freestylers ont beau être célèbres et gagner leur vie grâce à la notoriété sur les réseaux sociaux mais les compétitions ne sont pas si nombreuses. Pourtant le nombre de freestylers ne cessent d’évoluer. Et surtout les pratiquantes : on voit de plus en plus de filles et de femmes s’y mettre.
Pour finir le freestyle a beaucoup évolué et on peut de moins en moins le subdiviser par branches/catégories/styles. Mais notre discipline regroupe plusieurs « spécialités ». Lors des compétitions, c’est un freestyler complet dans tous ces domaines qui va être souvent gagnants (même si d’autres facteurs entrent en jeu aussi) :
- le lower : qui consiste à effectuer des gestes à base de « tours du monde ». Ou plus globalement, des gestes debout avec le bas du corps.
- les blocks : on est debout mais le style n’est pas « aérien » contrairement au lower. On bloque souvent le ballon. Par exemple, entre les genous, les chevilles. Des figures connus comme le slap font partie de ce style.
- le upper : gestes avec le haut du corps (balle sur la nuque, épaules etc…)
- le sitdown : gestes en étant assis ou couché
- les acrobaties / gestes de breakdance
- les transitions : gestes qui permettent de passer d’un style à un autre.
Mais réduire le freestyle qu’à ce découpage, n’est pas pertinent.
Street Soccer
La discipline « soeur » du freestyle est le street soccer. Il s’agit de la même culture, mais la pratique est différente. Le street soccer se divise en deux : il y a les groundmoves et le panna.
Le groundmoves consistent à faire des figures ou dribbles au sol. Le but est d’avoir des gestes à la fois techniques et fluides qu’on peut combiner ensemble. Il y a une dimension esthétique.
Le panna, quant à lui, consiste à faire des gestes/dribbles au sol pour mettre un petit pont à l’adversaire. Ce qui est important c’est d’être efficace et de piéger l’adversaire. Il y a des compétitions de panna.
Rares sont les freestylers qui font du street soccer à haut niveau et inversement. Pour cela qu’on peut considérer deux branches à part entières.
